Au Louvre Abu Dhabi en 2015. Un musée dont j’attendais la construction depuis 2010, quand j’atterris aux Émirats pour la première fois.
La synchronicité, c’est ce que nos ancêtres les Grecs anciens nommaient déjà : le “Kaïros” (καιρός). Le dieu Kaïros a une grosse mèche de cheveux sur le devant de la tête : ou bien on ne le voit pas quand il passe, ou bien on le voit et on le laisse passer, ou bien on le voit et on le saisit par les cheveux (on saisit l’occasion) !! C’est ce que j’ai fait en avril 2010, j’ai saisi le kaïros. Je devais prendre un avion pour des vacances Californie (vacances déconnectées, sans rien, sans ordi, sans affaires professionnelles). Mais c’était sans compter le cri tellurique d’Eyjafjallajökull, le volcan d’Islande, qui se mit en éruption, vous vous en souvenez ? Vol annulé, séjour reporté, j’étais bloquée en France jusqu’à nouvel ordre… C’est alors que je reçois un mail : on me propose de postuler pour un poste de prof au Moyen-Orient. Tout un dossier à constituer, avec pièces administratives à scanner, CV et lettre à rédiger, date butoir dans quelques jours…. et comme je suis en suspens chez moi, je peux postuler, car j’ai tout à portée de mains, mon ordi est là, et rien d’autre à faire ! Et je postule…… Finalement, les vols d’avion reprennent quelques jours plus tard, je pars quand même en vacances californiennes, j’oublie la candidature. Bien après mon retour, j’apprends qu’on veut m’interviewer pour le poste à la Sorbonne d’Abu Dhabi. En mai, je suis recrutée. En août, je débarque dans une nouvelle vie qui changera ma vision du monde arabe et du monde tout court. Merci le kaïros, ou merci la synchronicité, ou merci le Volcan ou… merci la Terre.